Séminaire N. Bourbaki
Samedi 7 novembre 2015
Le Séminaire a lieu à l'Institut Henri Poincaré (amphithéâtre Hermite),
11 rue Pierre et Marie Curie, Paris 5e. [YouTube]
Liens vers
l'affiche
et les résumés (PDF)
- 10h00
- Sylvain MAILLOT — Conjecture de Hilbert-Smith en dimension 3 [d'après J. Pardon]
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La conjecture de Hilbert-Smith en dimension n affirme que, si G est un
groupe topologique localement compact qui admet une injection continue
dans le groupe d'homéomorphismes d'une variété connexe de dimension n,
alors G est un groupe de Lie. Nous décrirons la preuve du cas n = 3,
due à J. Pardon. Cette preuve utilise des outils divers tels que
l'homologie de Čech, la topologie des variétés de dimension 3, la
théorie des surfaces minimales et des résultats de J. Nielsen sur les
groupes modulaires des surfaces hyperboliques.
- 11h30
-
Frédéric NAUD — Résonances et bornes de Weyl fractales
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Hermann Weyl a démontré en 1911 un théorème remarquable sur la
répartition asymptotique des valeurs propres du laplacien pour les
domaines compacts à bord dans l'espace euclidien. Dans le cas des
domaines non compacts de volume infini, il existe une notion naturelle
qui généralise celle de valeur propre: les résonances. Les résonances
forment un ensemble discret de nombres complexes dont les parties
réelles sont liées à une fréquence d'oscillation tandis que la partie
imaginaire traduit un taux d'amortissement. Un travail récent de
Nonnenmacher-Sjöstrand-Zworski établit des bornes supérieures sur la
densité des résonances lorsqu'on les compte dans une bande horizontale
du plan complexe. Le taux de croissance fait apparaître, contrairement
à la loi de Weyl classique, un exposant "non entier" lié à la dimension
de Minkowski des trajectoires captées : c'est ce qu'on appelle une
borne de Weyl "fractale". Nous ferons une introduction à la notion de
résonance et mettrons en perspective le travail de N-S-Z en faisant un
historique des résultats précédents de la théorie.
- 14h30
- Benoît CLAUDON — Semi-positivité du cotangent logarithmique
et conjecture de Shafarevich-Viehweg [d'après Campana, Păun, Taji,...]
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Démontrée par A. Parshin et S. Arakelov au début des années 1970,
la conjecture d'hyperbolicité de Shafarevich affirme qu'une famille de
courbes de genre g ≥ 2 paramétrée par une courbe non hyperbolique
(c'est-à-dire isomorphe à $𝐏^1$, 𝐂, $𝐂^*$ ou une courbe elliptique)
est automatiquement isotriviale : les modules des fibres lisses sont
constants. En dimension supérieure, les travaux de E. Viehweg sur les
modules des variétés canoniquement polarisées l'ont amené à formuler la
généralisation suivante : si une famille de variétés canoniquement
polarisées (paramétrée par une base quasi-projective) est de variation
maximale, alors la base est de log-type général. Il s'agit donc d'une
forme d'hyperbolicité algébrique attendue pour l'espace des modules. En
adaptant des résultats dus à Y. Miyaoka sur la semi-positivité
générique du fibré cotangent au cadre logarithmique (et orbifolde), F.
Campana et M. Păun ont récemment obtenu une réponse positive à la
conjecture de Viehweg. Cet exposé sera également l'occasion de
donner un aperçu de la classification des orbifoldes développée par
F. Campana. C'est d'ailleurs dans ce cadre que s'énonce la forme
optimale de la conjecture de Viehweg démontrée par B. Taji.
- 16h00
- Yves ANDRÉ — Groupes de Galois motiviques et périodes
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Dans les années 60, A. Grothendieck a proposé une vaste
généralisation de la théorie de Galois aux systèmes de polynômes en
plusieurs variables (la théorie de Galois motivique), et introduit à
cette occasion les catégories tannakiennes. En caractéristique nulle,
diverses approches ont permis de s’affanchir des conjectures standard
et de construire une théorie inconditionnelle. Celle de J. Ayoub, qui
s’appuie sur la théorie des motifs mixtes de V. Voevodsky et une
nouvelle théorie tannakienne, est la plus précise. Elle offre une
nouvelle perspective sur les périodes des variétés algébriques, et
montre notamment que les relations polynomiales qui lient les périodes
d’un pinceau de variétés algébriques complexes s’expliquent toujours
par la formule de Stokes.
Sessions antérieures :
Session de mars 2015
Session de juin 2015
Brochure
Des brochures contenant les quatre exposés de ce Séminaire seront distribués au début de chaque
séance ; 300 exemplaires seront disponibles au cours de cette session.
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Remerciements
Une subvention du CNRS couvre une partie des frais d'organisation
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